De l’économie de l’attention à l’économie de l’intention : comment l’IA redessine notre curiosité

Illustration allégorique en noir et blanc de style gravure sur bois. Un homme est aux commandes d'une console futuriste sous un cerveau cyborg géant. L'image est divisée en deux : à gauche, un paysage en ruine étiqueté "ATTENTION ECONOMY" avec des gens distraits ; à droite, une structure lumineuse et connectée étiquetée "INTENTION ECONOMY" et "CURIOSITY GRAPH". Une bannière en bas indique le titre : "DE L'ÉCONOMIE DE L'ATTENTION À L'ÉCONOMIE DE L'INTENTION : COMMENT L'IA REDESSINE NOTRE CURIOSITÉ".

Nous allons vers une « économie de l’intention », souligne Shuwei Fang, où les systèmes d’IA collectent, monétisent et, potentiellement, manipulent les intentions des utilisateurs. Mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. Ce à quoi ils assistent s’accompagne d’une restructuration fondamentale de la circulation de l’information dans la société. Dans cette économie de l’intention qui émerge, les systèmes d’IA pourraient rivaliser pour anticiper et façonner les contenus que les utilisateurs recherchent avant même qu’ils n’en aient conscience. L’infrastructure en cours de construction, largement invisible pour la plupart d’entre nous, ne déterminera pas seulement ce que nous voyons ; elle déterminera ce que nous voulons voir avant même que nous le sachions.

« Je n’ai rien à cacher » : anatomie d’un renoncement aux droits

Une série de quatre gravures sur bois noir et blanc illustrant la surveillance urbaine mondiale et l'omniprésence des bases de données.

Face aux dispositifs de surveillance généralisée, un argument revient sans cesse pour justifier l’expansion du contrôle étatique ou corporatif : « Si vous n’avez rien à cacher, vous n’avez rien à craindre ». Promu par les gouvernements eux-mêmes, ce raisonnement présente la vie privée comme un luxe superflu, réservé à ceux qui auraient quelque chose à se reprocher. Cette rhétorique constitue pourtant une erreur logique qui déplace le débat de la légitimité de la surveillance vers la culpabilité supposée des citoyens. Décryptage d’un mythe qui sert trop souvent à légitimer la surveillance de masse.

QUAND LA TECHNOLOGIE DEVIENT L’OUTIL D’UN AUTORITARISME LIBÉRAL

Illustration en noir et blanc montrant du code binaire se transformant progressivement en fil barbelé et grillage, symbolisant la transformation de la technologie en outil de contrôle et d'enfermement ``` ## Légende ``` Du code aux barreaux : la métamorphose algorithmique de l'exclusion ``` ## Description (pour accompagner l'image dans l'article) ``` Cette illustration représente la transformation du code informatique en dispositif de confinement. Le flux de données binaires (0 et 1) se mue progressivement en barbelés et grillage, métaphore visuelle de la façon dont les infrastructures technologiques deviennent des instruments de surveillance, de tri et d'exclusion. Le style graphique sobre, inspiré de la gravure, évoque à la fois la violence de cette mutation et son caractère systémique : le technofascisme ne se présente pas comme une menace spectaculaire, mais comme une architecture discrète qui redéfinit silencieusement les frontières entre liberté et contrôle.

Recension : « Dans le sillage du paléolibertarianisme, les Apocalypse Nerds » par Olivier Tesquet Dans une analyse percutante1, le journaliste Olivier Tesquet met en lumière les racines idéologiques du technofascisme contemporain. De Gaza transformée en zone économique spéciale aux algorithmes de Palantir traquant les migrants, il dévoile comment la pensée de Hans-Hermann Hoppe irrigue aujourd’hui la …

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L’IA au travail : entre surveillance totale et érosion des droits – Ce que révèlent les syndicats internationaux

Illustration graphique en noir et blanc montrant des travailleurs enchaînés par des circuits technologiques autour d'un smartphone affichant des symboles de surveillance algorithmique (œil, données, géolocalisation)

Un rapport de la Confédération syndicale internationale (ITUC) souligne les dérives de l’intelligence artificielle au travail, incluant la surveillance accrue et la discrimination salariale. La progression vers une « surveillance illimitée » a été facilitée par des technologies abordables, aggravant les inégalités et réduisant l’autonomie des travailleurs. Des exemples, comme celui des camionneurs américains, illustrent le contrôle total des entreprises. La discrimination algorithmique, documentée chez Uber, fragilise l’égalité salariale, tandis qu’Amazon connaît des taux de blessures élevés malgré l’automatisation. L’ITUC appelle à une intégration des syndicats dans la gestion de l’IA pour protéger les droits des travailleurs et rétablir l’équité.

Quand la protection sociale nourrit l’extrême droite : l’alerte de l’ONU

Illustration en gravure sur bois montrant un bâtiment de l'État-providence fissuré avec des personnes emprisonnées aux fenêtres. Citation d'Olivier De Schutter sur la transformation punitive de la protection sociale.

Dans son dernier rapport à l’Assemblée générale des Nations Unies, le Rapporteur spécial sur les droits humains et l’extrême pauvreté, Olivier De Schutter, lance un avertissement sans précédent : la transformation punitive de la protection sociale alimente directement la montée du populisme autoritaire. Entre surveillance algorithmique, conditionnalité des aides et stigmatisation des bénéficiaires, l’État-providence dystopique …

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Comment l’assassinat de Charlie Kirk expose les failles de la modération

Illustration façon gravure sur bois en noir et blanc représentant un homme au centre, l'air horrifié, transpercé par des faisceaux lumineux projetant des logos de réseaux sociaux. Autour de lui, une foule de personnes paniquées regardent leurs téléphones ou des écrans. En haut, une grande main tire des fils connectés à un robot dont le cerveau est exposé, affichant un message d'erreur et tenant une pancarte "ERROR: Fact Check Failed. He's fine." Des logos de réseaux sociaux flottent partout. Le titre en latin en bas est "VIRALITAS INCONTROLLATA". Le tout est encadré par des motifs complexes et des circuits imprimés."

Selon le magazine Wired, l’assassinat de Charlie Kirk le 10 septembre 2025 à l’Utah Valley University a mis en lumière une réalité troublante : les principales plateformes de réseaux sociaux sont incapables de contrôler efficacement la diffusion de contenus violents et traumatisants. Les vidéos de la fusillade ont circulé massivement sur TikTok, Instagram, X, Facebook …

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Trop de technologie, pas assez d’empathie: Quand la numérisation de la sécurité sociale au Royaume-Uni bafoue les droits humains

la numérisation de la sécurité sociale au Royaume-Uni bafoue les droits humains

🔎 Un rapport d’Amnesty International révèle l’envers de la digitalisation de la sécurité sociale au Royaume-Uni.
Sous couvert de modernisation, l’« Universal Credit » et autres allocations reposent désormais sur des procédures en ligne et des algorithmes opaques. Résultat : exclusion numérique, surveillance intrusive, erreurs coûteuses et discriminations, qui frappent en premier les personnes âgées, handicapées ou en précarité.
Amnesty alerte : sans transparence, sans alternatives humaines et sans garde-fous, la technologie devient un outil de contrôle et d’exclusion.
👉 Moderniser ne doit pas signifier déshumaniser. Les droits sociaux et la dignité doivent rester au cœur des politiques publiques.

Responsabilité de Protéger : 20 ans d’engagement face aux défis contemporains

Illustration en noir et blanc, de style gravure sur bois, représentant une session de l’Assemblée générale des Nations Unies. La scène montre l’orateur au pupitre, face à un large auditoire de délégués, installés en rangées dans l’hémicycle. Au-dessus de la tribune, le grand emblème de l’ONU domine la composition, soulignant la vocation universelle de l’institution. Les traits gravés, les ombres et hachures créent une atmosphère solennelle et intemporelle.

Vingt ans après son adoption, la Responsabilité de Protéger fait face à un contexte dramatique : le monde connaît le plus grand nombre de conflits depuis 1945, avec 123 millions de personnes déplacées et une hausse de 72% des victimes civiles en 2023.
Malgré quelques succès (12 États ont créé des mécanismes nationaux de prévention, 61 pays ont nommé des points focaux R2P), les nouveaux défis sont majeurs : conflits internationalisés, technologies émergentes (IA, drones), et paralysie du Conseil de sécurité par l’usage du veto.
Le Secrétaire général appelle à développer de « nouvelles modalités de partenariats » centrées sur la prévention permanente au niveau national, les consultations régionales et l’élaboration d’orientations stratégiques adaptées aux réalités contemporaines.