Le maintien des groupes paramilitaires sur Facebook soulève de vives inquiétudes
À l’approche des élections américaines, une enquête de Wired révèle que les milices antigouvernementales continuent d’utiliser massivement Facebook pour leur recrutement et leur coordination, malgré les interdictions officielles de Meta. Plus préoccupant encore, la plateforme génère parfois automatiquement des pages pour ces groupes extrémistes.
Un réseau toujours actif malgré les restrictions
Selon les données du Tech Transparency Project, pas moins de 262 groupes et 193 pages Facebook liés aux milices ont été créés depuis les événements du Capitole en janvier 2021. Si ces organisations se font plus discrètes qu’en 2020, adoptant des appellations plus neutres comme « garde civile » ou « groupe patriote », leur activité n’a pas cessé. Certaines, comme l’American Patriots Three Percent (AP3), pourtant officiellement bannie par Meta, maintiennent une présence significative sur la plateforme.
Des failles dans la modération qui interrogent
L’investigation met en lumière les lacunes du système de modération de Meta. Non seulement certains groupes interdits parviennent à subsister, mais la plateforme crée parfois elle-même automatiquement des pages pour ces organisations, comme récemment pour une section de l’AP3 en Arizona. Cette situation soulève des questions sur la capacité réelle de Meta à faire respecter ses propres règles.
Un outil crucial de recrutement et de radicalisation
Facebook reste un vecteur essentiel pour ces groupes extrémistes. Comme l’a révélé une vidéo du chef de l’AP3, Scot Seddon, le réseau social constitue leur « meilleure arme » pour étendre leur influence. Les experts soulignent que l’accès aux plateformes grand public est crucial pour ces organisations : leur relégation vers des sites marginaux limite significativement leur capacité de recrutement.
Des activités inquiétantes à l’approche des élections
Les récentes observations montrent une intensification des activités, avec notamment :
- Des appels à la surveillance des urnes, parfois armée
- La coordination d’entraînements paramilitaires
- Des discussions sur d’éventuels conflits civils post-électoraux
- Le recrutement actif de nouveaux membres sans expérience préalable
Cette situation préoccupe les autorités, comme en témoigne une note du DHS (Département de la sécurité intérieure) alertant sur les risques d’actions extrémistes contre les bureaux de vote. La facilité avec laquelle ces groupes peuvent s’organiser sur Facebook, malgré les interdictions officielles, pose un défi majeur pour la sécurité des processus démocratiques.
Les limites de l’autorégulation
Si Meta affirme investir massivement dans la modération et supprimer régulièrement les contenus problématiques, l’efficacité de ces mesures reste questionnée. La persistance de ces groupes sur la plateforme, voire leur prolifération, suggère que l’autorégulation des réseaux sociaux montre ses limites face aux menaces extrémistes.
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