RDC: Félix Tshisekedi doit rendre des comptes

Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, a ignoré la détérioration continue des droits humains sous son propre gouvernement lors de son discours à l’Assemblée générale des Nations Unies le 25 septembre. La communauté internationale doit le pousser à changer de cap.

Au début de son premier mandat en 2019, le président Tshisekedi avait promis de protéger les droits humains. Aujourd’hui, force est de constater que son gouvernement semble s’être lancé dans une croisade contre ses propres engagements.

La réponse des autorités congolaises au conflit armé et aux violences intercommunautaires qui ravagent le pays depuis des décennies n’a pas amélioré la situation sécuritaire. Dans certains cas, elle l’a même aggravée.

Une crise humanitaire prolongée

La RDC traverse l’une des crises humanitaires les plus prolongées au monde. De l’est à l’ouest, du nord au sud, la population civile est quotidiennement menacée par une myriade de groupes armés. Les soldats congolais et les groupes de milices affiliés continuent également de prendre pour cible les civils et de commettre des crimes horribles, souvent en toute impunité.

Les personnes déplacées internes (PDI), en particulier les femmes et les filles, sont les premières victimes de ce conflit. Les camps de PDI sont en proie à des violences sexuelles, exacerbées par des conditions de sécurité médiocres et une aide humanitaire insuffisante. L’incapacité persistante de l’administration Tshisekedi à protéger les populations rendues vulnérables par ces conditions de vie est inacceptable.

Un facteur clé de la détérioration de la situation des droits humains dans l’est de la RDC est l’état de siège imposé au Nord-Kivu et en Ituri depuis mai 2021. Cette mesure exceptionnelle, qui s’apparente à un état d’urgence, a effectivement militarisé la vie quotidienne, concentrant tous les pouvoirs entre les mains des responsables militaires et policiers, y compris des pouvoirs qui devraient relever des autorités civiles.

Répression de la dissidence et instrumentalisation de la justice

Parallèlement, une répression de la dissidence a balayé le pays sous prétexte de défendre le pays contre ses ennemis. Des journalistes, des militants de la société civile et des opposants politiques ont fait l’objet de menaces, de détentions arbitraires et de harcèlement judiciaire.

En instrumentalisant la justice, l’administration Tshisekedi a trahi les espoirs et les aspirations de ceux qui ont résisté à la répression de leurs droits sous le régime Kabila.

Le retour inquiétant de la peine de mort

Tout aussi alarmante est la décision du gouvernement, en mars dernier, de rétablir la peine de mort après plus de deux décennies de moratoire. Depuis lors, les tribunaux militaires ont prononcé plus de 100 condamnations à mort, ce qui augmente le risque d’exécutions motivées par des raisons politiques.

La tragédie de Makala : un symptôme d’un système carcéral défaillant

La récente tragédie survenue à la prison de Makala à Kinshasa, où plus de 120 personnes sont mortes, des centaines ont été blessées et plus de 200 femmes et filles ont été victimes de violences sexuelles, y compris de viols collectifs, souligne l’état déplorable des conditions carcérales en RDC.

Malgré les appels répétés à la justice, le gouvernement n’a jusqu’à présent pas réussi à traduire en justice les auteurs congolais et étrangers de crimes relevant du droit international. Des acteurs puissants continuent d’opérer en toute impunité, ce qui aggrave le cycle de la violence.

Les défis du secteur minier

Ce n’est pas seulement le conflit armé qui constitue une menace existentielle pour des milliers de personnes dans le pays. La RDC est un fournisseur essentiel de cuivre et de cobalt, des minéraux indispensables à la transition mondiale vers les énergies renouvelables.

Cependant, comme le souligne le rapport d’Amnesty International de 2023 intitulé « Business as Usual? », l’augmentation des investissements dans le secteur minier industriel a entraîné des violations des droits humains, notamment des expulsions forcées massives et une pollution de l’environnement, laissant les communautés en première ligne dans l’incertitude.

La communauté internationale ne peut plus se permettre d’ignorer la grave situation des droits humains en RDC.

Les alliés du président Tshisekedi – en particulier les États-Unis, l’Afrique du Sud, l’Angola, la Belgique et la France – doivent user de leur influence pour exiger des comptes sur les violations des droits humains.

Il est temps que la communauté internationale prenne ses responsabilités et agisse de manière décisive pour mettre fin à cette crise prolongée des droits humains en RDC. Le peuple congolais a trop longtemps souffert. Il mérite un avenir où ses droits fondamentaux sont respectés et protégés.

Le président Tshisekedi doit être tenu responsable de ses promesses non tenues. La communauté internationale doit exercer une pression constante pour que des réformes significatives soient mises en œuvre, que la justice soit rendue et que les conditions de vie des Congolais s’améliorent véritablement.

L’heure n’est plus aux discours creux et aux promesses vides. Il est temps d’agir pour un véritable changement en RDC.

Texte rédigé avec l'aide en partie de l'IA