Accueil des Palestiniens en Belgique: la rigidité en réponse au désespoir

Le conflit armé entre Israël et le Hamas à Gaza, qui a débuté en octobre 2023, a eu des répercussions significatives non seulement sur le terrain mais aussi au niveau international, notamment en Belgique, en raison de la présence d’une importante diaspora palestinienne. Myria, l’organisme belge de surveillance des droits des migrants, a reçu un nombre croissant de signalements concernant les Palestiniens en Belgique ou ayant des liens familiaux en Belgique, confrontés à la crise à Gaza. Coup d’oeil rapide sur son dernier rapport.

Signalements et Assistance

Depuis le début du conflit, Myria a enregistré 549 signalements de Palestiniens ou de leurs proches cherchant des informations sur les possibilités d’évacuation par les autorités belges et les procédures de visa, principalement pour des regroupements familiaux et des raisons humanitaires. Ces signalements traduisent un désespoir profond et une anxiété quant au bien-être des membres de la famille restés à Gaza. En réponse, Myria a intensifié ses efforts pour fournir des informations claires et accessibles, et pour sensibiliser les autorités aux besoins spécifiques des Palestiniens touchés par le conflit.

Évacuation et Accès au Territoire

L’évacuation des Palestiniens de Gaza vers la Belgique se fait via l’Égypte, en passant par le poste-frontière de Rafah, avec l’autorisation préalable des autorités égyptiennes et israéliennes. Les autorités belges ont établi des critères stricts pour déterminer les bénéficiaires de cette assistance, incluant les Belges, les réfugiés reconnus et leurs familles nucléaires (époux, partenaires légaux et enfants mineurs). Les autres membres de la famille sont évalués au cas par cas. Cependant, l’inscription sur la liste d’évacuation belge n’offre aucune garantie de pouvoir quitter Gaza, dépendant des autorisations des autorités locales.

Procédures de Visa

Outre l’évacuation, les Palestiniens cherchent à obtenir des visas pour rejoindre leurs familles en Belgique. La fermeture du prestataire de services VFS Global à Gaza complique davantage la situation, rendant l’introduction de demandes de visa en personne impossible. Les demandes peuvent être introduites à distance auprès du poste diplomatique de Jérusalem, mais les demandeurs rencontrent souvent des difficultés pratiques pour fournir les documents nécessaires et payer les frais de traitement.

Les demandes de visa sont évaluées par l’Office des étrangers (OE), qui a annoncé une priorité pour les demandes de regroupement familial, bien que cela ne signifie pas un traitement plus flexible. L’OE exige souvent des documents légalisés et traduits, difficiles à obtenir dans le contexte actuel de Gaza. Des preuves alternatives peuvent être fournies, mais elles doivent être jugées suffisantes par les autorités.

Une famille a vu sa demande de regroupement familial suspendue en attendant des documents supplémentaires, et une demande de test ADN a été exigée pour prouver le lien de parenté avec un nouveau-né, une condition pratiquement impossible à remplir dans le contexte de Gaza.

Cas Particulier

Un cas particulier a mis en lumière les difficultés des procédures actuelles. Une famille a vu sa demande de regroupement familial suspendue en attendant des documents supplémentaires, et une demande de test ADN a été exigée pour prouver le lien de parenté avec un nouveau-né, une condition pratiquement impossible à remplir dans le contexte de Gaza. Ce type de demande met en péril l’évacuation des enfants concernés, soulignant la nécessité d’une approche plus flexible et humaine dans l’évaluation des demandes.

Conclusion

La situation des Palestiniens cherchant refuge en Belgique suite au conflit à Gaza est complexe et marquée par de nombreux obstacles administratifs et logistiques. Myria joue un rôle crucial en fournissant des informations, en sensibilisant les autorités et en défendant les droits des migrants. Cependant, une révision des pratiques administratives et une meilleure coopération internationale sont essentielles pour répondre de manière plus efficace et humaine aux besoins des Palestiniens affectés par le conflit.