Un nouvel espace numérique interactif est lancé pour mettre en lumière les disparitions forcées en Asie du Sud

« Je ne ferme pas les portes à clé depuis qu’il nous a été enlevé de force.
S’il revient, même au milieu de la nuit, il n’a pas besoin d’attendre dehors ».

  • Amina Masood Janjua, épouse de l’homme d’affaires pakistanais Masoon Janjua
    qui a été victime d’une disparition forcée le 30 juillet 2005.

Amnesty International et plus de 20 organisations partenaires d’Asie du Sud lancent aujourd’hui la première phase d’un espace numérique interactif intitulé Footprints – Virtual Museum on Enforced Disappearances in South Asia (Empreintes – Musée virtuel sur les disparitions forcées en Asie du Sud), afin de mettre en lumière les récits de ceux qui ont été victimes de disparitions forcées dans la région.
« Le nouveau musée virtuel sur les disparitions forcées en Asie du Sud – Footprints – vise à documenter et à améliorer la compréhension du passé troublé et du présent instable de nombreux pays d’Asie du Sud. Les disparitions forcées ont laissé de nombreuses familles avec des questions sans réponse et marquées à vie. Dans certains pays, ce crime odieux est toujours d’actualité, tandis que les autorités nationales n’ont pas tenu leurs promesses de vérité, de justice et de réparation envers les victimes et leurs familles. L’espace numérique interactif vise à présenter ces histoires de disparitions forcées en Asie du Sud afin de permettre une approche collective pour demander des comptes aux gouvernements, lutter contre l’impunité et exiger la justice « , a déclaré Smriti Singh, directrice régionale d’Amnesty International pour l’Asie du Sud.

Je garde tous les vêtements de Masood, je peux le sentir dans les vêtements.
Amina Masood Janjua, épouse de l’homme d’affaires pakistanais Masood Janjua

« Dans cette première phase, plus de 40 histoires de la région ont été mises en lumière et nous continuerons à en ajouter d’autres à l’approche de la Journée internationale des victimes de disparitions forcées, qui aura lieu en août de cette année.
L’espace numérique interactif disponible sur https://www.amnesty.org/en/projects/enforced-disappearance-in-south-asia/ donne un accès unique aux cas vérifiés de disparus de la région, y compris leurs histoires, les expériences de leurs familles dans la recherche de la justice, et des exemples de disparitions qui refont surface et se répètent.

L’Asie du Sud présente un bilan particulièrement effroyable en matière de disparitions forcées, certains gouvernements persistant dans cette pratique tandis que d’autres ne parviennent pas à donner des réponses à ceux qui les attendent depuis des années. Si les disparitions forcées sont un problème de longue date au Sri Lanka et au Népal, elles continuent d’être utilisées par les autorités au Pakistan, au Bangladesh, en Inde et en Afghanistan. Les disparitions forcées sont un instrument de terreur et un crime au regard du droit international. Elles ont un impact dévastateur non seulement sur les individus et leurs familles, mais aussi sur des sociétés entières, laissant des cicatrices très difficiles à guérir.