À la suite de l’intensification des combats dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) entre l’armée congolaise et les combattants du Mouvement du 23 mars (M23), Tigere Chagutah, directeur régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe, a déclaré :
« Des milliers de civils sont de nouveau pris entre deux feux et ont désespérément besoin d’une aide humanitaire après la reprise de violents combats autour de la ville de Goma. Toutes les parties aux combats en cours dans le Nord-Kivu doivent immédiatement mettre fin aux attaques délibérées et aveugles contre les civils et veiller à ce qu’ils soient protégés et aidés alors que le conflit s’intensifie.
« Les parties au conflit doivent veiller à ce que les acteurs humanitaires qui cherchent à apporter une aide vitale aux civils aient un accès immédiat et sans restriction. Avec plus d’un million de personnes déplacées à l’intérieur du pays, entassées dans et autour de Goma, qui ont besoin d’abris, de nourriture, d’installations sanitaires et de services de santé, les partenaires internationaux de la RDC devraient intensifier leurs efforts pour garantir une assistance humanitaire digne à tous ceux qui en ont besoin.
« Les conséquences catastrophiques du conflit armé en RDC sur les droits de l’homme n’ont que trop duré. Les États et les organisations intergouvernementales dans la région et au niveau international doivent reconsidérer leur réponse à cette crise. Si l’on ne dénonce pas les responsables du conflit et si l’on ne veille pas à ce que les auteurs des crimes de droit international commis en RDC depuis près de 30 ans répondent de leurs actes, il est probable que les atrocités se poursuivront ».
Contexte
Le groupe M23 a repris ses attaques dans le Nord-Kivu en novembre 2021. Il affirme lutter pour la mise en œuvre d’accords politiques antérieurs avec le gouvernement congolais, qui prévoyaient notamment le retour en toute sécurité des réfugiés tutsis congolais.
Le groupe s’est depuis lors emparé de plusieurs villes du Nord-Kivu. Après plusieurs mois de calme relatif à la suite d’un cessez-le-feu, des combats intenses ont repris en janvier, entraînant la mort d’au moins 35 civils, des dizaines de blessés et plus de 135 000 personnes forcées de fuir. L’armée congolaise s’est battue avec des dizaines de milices locales, des mercenaires européens et d’autres armées, tandis que le M23 continue de bénéficier du soutien du Rwanda, selon les rapports de l’ONU.