Des journalistes de premier plan en Inde ont été visés par l’outil d’espionnage Pegasus, selon une enquête conjointe menée par Amnesty International et le Washington Post et publiée récemment. Cette surveillance illégale menace de plus en plus les journalistes indiens dans l’exercice de leur métier, ajoutant à d’autres formes de répression telles que l’emprisonnement sous des lois sévères, la diffamation, le harcèlement et l’intimidation, comme l’a souligné Donncha O Cearbhaill du Security Lab d’Amnesty.
Les journalistes Siddharth Varadarajan (The Wire) et Anand Mangnale (The Organized Crime and Corruption Reporting Project) ont été spécifiquement mentionnés dans le rapport. L’analyse de leurs iPhones a révélé des traces de l’intrusion de Pegasus. Siddharth Varadarajan avait déjà été visé par ce logiciel espion en 2018, et l’attaque la plus récente remonte à octobre 2023, selon l’ONG.
En novembre, des médias indiens ont relayé que les services de cybersécurité enquêtaient sur des allégations d’écoutes téléphoniques visant des politiciens de l’opposition. Ces politiciens ont reçu des alertes d’Apple concernant des « attaquants parrainés par l’État ».
En 2021, une enquête impliquant 17 médias internationaux avait révélé l’utilisation du logiciel Pegasus, conçu par la société israélienne NSO, pour espionner des centaines de personnes, dont des femmes et des hommes politiques, des journalistes, des militants des droits humains et des chefs d’entreprise dans le monde entier.
Bien que le gouvernement indien ait été accusé en 2021 d’utiliser Pegasus pour surveiller des opposants politiques, des militants et des journalistes, il avait alors nié ces accusations.